Article dans les DNA du 11/05/2018

Handball – Finales de la Coupe du Crédit Mutuel à Reichstett
La sensation Haguenau
Si l’ATH (N1) a impitoyablement fait respecter la hiérarchie contre Reichstett (N3), Haguenau (Prénationale) l’a déjouée avec brio face à la réserve de Sélestat (N2), hier à Reichstett lors des finales de la Coupe du Crédit Mutuel.

On attendait l’ATH, on a eu l’ATH. On attendait aussi Sélestat II, on a eu… Haguenau.

Une fois n’est pas coutume, honneur aux messieurs, acteurs d’une finale haletante. On pressentait que les jeunes Violets étaient en danger face à l’ASH. L’an passé en finale, les joueurs de Thierry Demangeon avaient déjà failli tomber dans le piège contre Hoenheim, autre pensionnaire de Prénationale (32-31).

La solidarité haguenovienne
Mais Haguenau, même privé de deux cadres (Kuhn et Magnier), c’est encore plus costaud, en témoigne son parcours presque parfait en championnat (19 victoires, 1 défaite) et sa montée déjà assurée en N3.

Les “Red Boys” ont certes perdu le match hier (ils s’imposent 39-38 mais partaient avec quatre buts d’avance), mais ils ont largement mérité de soulever le trophée. Sans aucune contestation possible.

La réserve sélestadienne, certes elle aussi privée de quelques forces vives, n’a ainsi mené qu’une seule fois au score (19-20, 31e ). Arnaud Batt et consorts ont fait plus que rivaliser, accentuant souvent leur avance initiale (19-14 à la 26e , mais 19-19 à la pause).

Et, dans le sillage d’un Pierre-William Delporte décisif dans son but en seconde période, ils se sont ouvert les portes de l’exploit, non sans se faire quelques frayeurs.

Les joueurs de Lionel Siegel menaient ainsi de cinq longueurs (31-26, 47e ), avant un sursaut d’orgueil sélestadien (33-31, 52e ). Il y avait cependant toujours un arrêt opportun de “Piwi” ou le bras de Batt pour préserver un court mais précieux avantage et permettre une explosion de joie au coup de sifflet final.

« On gagne sur l’envie, sourit Vincent Gilbert (7 buts). Nous avons aussi été en réussite, ça fait la différence. Il a fallu “s’arracher”. En face, c’est au-dessus, mais nous avons été plus solidaires. »

À… 44 ans, l’ailier droit – utilisé au poste d’arrière hier – est toujours fringant et a souvent fait tourner en bourrique la jeunesse sélestadienne. « Physiquement, c’est dur, confie-t-il. Mais le plaisir est toujours là sur le terrain, c’est pour ça que je continue ! »

Haguenau entend maintenant prolonger ce plaisir jusqu’au 10 juin et les finales du Grand Est contre les leaders de la Prénationale lorraine et champardennaise.

La réserve violette, elle, lâche son trophée, après une prestation ratée. « Sans dénigrer Haguenau, on passe un peu pour des c…, soupire Hugo Kriszt, le gardien et capitaine sélestadien. On n’a pas été bons en défense, on loupe des tirs faciles. Surtout, notre adversaire avait plus envie que nous. »

Il en est toujours ainsi quand le Petit Poucet renverse plus grand que lui.

Insatiable ATH
Dans l’autre finale, le suspense n’a pas duré aussi longtemps, loin de là. Il faut dire que l’ATH (N1), promu en D2, et Reichstett (N3), n’évoluent pas dans le même monde.

Les filles du Kochersberg, plus grandes, plus rapides, supérieures techniquement, n’ont mis que cinq petites minutes pour effacer leur retard (5-5, 5e ) et seulement trois de plus pour prendre les devants (6-7, 8e ).

Portées par une Kristyna Salcakova de gala (14 buts), les protégées d’Aurélien Durrafourg ont déroulé, préparant de la meilleure des façons leur choc en championnat, demain au Pouzin (voir par ailleurs).

Cette belle saison n’est pas finie
Pour Reichstett, il était seulement question de limiter l’ampleur d’une défaite annoncée et de s’offrir quelques menus plaisirs, à l’image de cette lucarne trouvée par Alessia Gillig (7-14, 15e ) ou cet arrêt plein d’aplomb de Camille Weiss face à Laura Spaety (10-18, 20e ).

La parole, justement, à la gardienne du CSR. « Les premières minutes ont été compliquées, puis on a réussi à se libérer et on sort toutes plutôt contentes de ce match. Nous sommes restées soudées jusqu’au bout », apprécie Camille Weiss.

L’écart final est lourd (22-41). Il dit tout de la symphonie récitée par les filles d’Achenheim/Truchtersheim, qui réalisent le doublé. Il est sûrement trop sévère pour celles de Pierre Weiss, au regard de leur belle combativité.

L’ATH s’adjuge une énième Coupe du Crédit Mutuel et ce n’est pas anodin pour sa capitaine Laura Spaety. « C’est toujours sympa de lever une Coupe. Il fallait être sérieuses, pour ne pas se blesser et surtout pour respecter notre adversaire. »

Dalila Abdesselam et ses copines peuvent désormais se tourner vers un autre objectif : le titre de champion de France de N1. Leur belle saison n’est pas encore finie.

Publié dans DNA

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